Au Studio Théâtre d’Asnières,
avec Etienne Pommeret

Désordres imaginaires
ou la destruction du pays par le jeune
Président à la mode
De Mariette Navaro.

Débuts des répétitions le 13 octobre 2020

Un texte-gigogne autour de la surveillance des
citoyens (et des artistes en particulier), des
injonctions qui leur sont faites. Il y sera question
de censure, d'auto-censure, de la difficulté de
monter un projet collectif, d'émergence, de
performance, de prudence, de confiance, d'un
Président qui gouverne en s'immisçant dans
l'imaginaire de la population, de caméras dans
les arbres, de surveillants infiltrés, d'une rumeur
persistante et d'une foule que personne ne
comprend et dont personne ne sait quoi faire. Et
d'un mystérieux document intitulé La destruction
du pays par le jeune Président à la mode.

S’il y a une volonté dans l’écriture de cette
pièce, comme dans les autres, ce serait de saisir
les forces et tensions idéologiques qui agitent
notre monde de façon souterraine et ici,
particulièrement, notre pays. D’un côté il y a
la peur, brandie régulièrement, d’un activisme
fantasmé, avec surveillance touchant des
intellectuels au nom de la lutte anti-terroriste,
et, de l’autre, la difficulté à s’émanciper du
pouvoir, l’auto-censure plus ou moins avouée, et
le rétrécissement de toutes les prises de risque,
artistiques comme citoyennes. Une fiction, où
rumeurs et quiproquos s’enchainent aussi
absurdement que dans notre actualité la plus
contemporaine, où fantasme politique et violence
réelle se répondent.

Création le 20 novembre
2020 au Studio Théâtre
d’Asnières.

3 Rue Edmond Fantin,
92600 Asnières-sur-Seine

Au Conservatoire National
Supérieur d’Art Dramatique

avec Etienne Pommeret

> Que faire entre deux projets ?
> Que faire ? Que vivre lorsqu'il n'y a pas de projet ?
> Et puis comment faire travailler un acteur, comment "diriger un acteur" ?
> Comment l'aider à connaitre l'œuvre, l'auteur ?
> Comment lui donner confiance dans ses qualités de jeu, d'être ?
> Comment l'aider à se connaitre et amplifier tous les possibles de son jeu et aussi
à se forger de nouveaux outils pour arpenter la langue de l'auteur ?
> Comment faire entendre la poésie, le langage si particulier d'un écrivain ?
> Comment développer la poésie de l'acteur, qu'enfin son jeu se remplisse de
poésie. > Comment toucher l'indicible, l'invisible de la parole offerte ?
> Comment éclairer les secrets de la langue de l'auteur ?
> Comment garder et enrichir l'innocence et la joie de jouer la vie et les hommes
dans ce qu'il y a de plus démesuré ? > Comment faire naitre l'émotion, le rire ?
> Comment réveiller toutes les intelligences ?

Toutes ces questions, je me les pose inlassablement et je suis très heureux de
pouvoir les approfondir à chaque nouvelle expérience.

Depuis longtemps, je voulais ouvrir un atelier de formation permanente de
l'acteur, mais aujourd'hui, il semble plus important au vu de tous les ateliers,
stages et mises en scène que j'ai fait de proposer un stage sur l'acteur et ses
secrets, sur la direction d'acteur. Antoine Vitez disait justement qu'on ne dirigeait
pas un acteur, mais qu'il était, lui, un accoucheur d'acteur.

Comment alors aujourd'hui être la maïeutique de l'acteur. Beaucoup de
témoignages d'acteurs pour dire les difficultés à résister au pouvoir du metteur en
scène, à sa tyrannie quelques fois, beaucoup de collectifs aujourd'hui se sont
créés pour échapper à cette conception du travail. Sans aucun doute, la précarité
du travail depuis plusieurs années entraine un assujettissement volontaire ou non
à celui ou celle qui embauche. Le renouvellement de ces mêmes circonstances
démobilise le travail de l'acteur.

Je n'ai jamais pu penser la scène et le monde l'un sans l'autre
Bernard Dort

Notre mission, notre responsabilité est de représenter la vie et tous ses
composantes. Comment représenter l'Homme, dans toute sa complexité. Comment
éclairer l'homme, la femme d'aujourd'hui à l'aune de ce qu'il était hier et de ce
qu'il sera demain. Comment le théâtre fait partie du monde et comment le
représente-il ? Avec quelle pertinence, avec quelle impertinence, avec quelle
outrecuidance ? Comment choisir ce que l'on dévoile, ce que l'on révèle de l'être
et qui nous étonne?

Nous sommes responsables de toutes les intelligences que nous mettons en branle
pour tenter de faire trembler et bouger quelque peu les lignes toutes d'un tracé,
d'un conformisme séculaire.

Oui c'est avec joie que l'on peut soulever
toutes ses questions durant ce nouveau stage.

Cet Atelier sera mis
place en Mars 2021 pour
la section Mise en scène
au CNSAD de Paris.